Le château de Praron tire son nom de la prairie qui se trouve à sa gauche. Il s’agissait du pré-rond, devenu Prarond, pour finir en Praron.
Cette maison forte fut construite entre 1540 et 1560 par Dalmas Lyonneton, fils aîné de Grégoire, qui naquit en 1518 à Etables, au lieudit le « mas de Cheyre », situé en face de Praron. Il possédait aussi le mas Vercasson, qu’il tenait de la veuve de son cousin Guillaume, dont le fils unique avait embrassé les ordres. Dalmas agrandit encore son patrimoine par diverses acquisitions au mandement d’Yserand. Afin de donner à sa maison une assise plus en rapport avec sa position nobiliaire, il fit édifier le château de Praron où il s’installa en 1547. Une succession de Lyonneton vécurent au Château de Praron et firent carrière des armes.
Fidèle à la tradition des Praron de ne se lier qu’à des familles du Haut-Vivarais, Jean Praron épousa Catherine de Boulieu en 1639. Il eut deux filles dont l’aînée, Suzanne, héritière de tous les biens de sa maison, fut mariée en 1669 à Jacques du Peloux, fils puiné d’Antoine du Peloux de St Romain Lachalm et de Catherine de la Chassaigne. C’est ainsi qu’après une centaine d’années environ après son achèvement, le fief de Praron entra dans la famille du Peloux. Veuve très jeune, Suzanne fit donation de tous ses biens à leur fils Jean Annet qui, en mémoire de cette alliance et selon le vœu de son grand père, ajouta à son nom celui de Praron que ses descendants n’ont cessé de porter.
Depuis Jacques et Suzanne, ce sont sept générations de du Peloux qui se sont succédées dans le fief de Praron. Ensuite, au gré des mariages que contractèrent ses descendants, à partir de la fin du 18e siècle, Praron fut quelque peu délaissé au profit d’autres villégiatures situées près de Lyon ou de Roanne, à savoir Rancé et le Bretail. C’est Bertrand du Peloux, dernier fils de Robert qui reprit le flambeau dans les années 1960 et assume la restauration et la bonne conservation depuis cette date. A son arrivée, l’état des lieux est catastrophique. L’eau est tirée du puits, le bâtiment est faiblement pourvu en électricité, les toits, charpentes, planchers, ouvertures, volets sont à refaire, ainsi que les revêtements intérieurs et la décoration. A cela, il faut rajouter la réhabilitation des bâtiments de la ferme et reboiser l’ensemble.
La rénovation du château est le fruit de déductions et d’observations car il n’existe aucun plan, ni gravure datant de ses trois premiers siècles d’existence. La construction originelle ne comportait que la masse centrale, la tour carrée à l’est et la tour d’escalier ou donjon, entourée d’un mur d’enceinte, agrémenté au sud d’un portail et à l’angle sud-ouest d’une tour ronde qui permettait d’accéder à la remise située en rez-de-chaussée. L’escalier situé à l’angle sud-ouest de la cour devait exister car il accède à la remarquable meurtrière en biais servant à identifier les visiteurs qui se présentaient devant le portail. L’aile est est sûrement postérieure à la construction car elle est agrémentée de génoises que l’on ne retrouve pas dans le corps principal. La tour carrée a probablement été rajoutée à la même époque et constituait la chapelle. Quant au puits, il date certainement de la construction initiale et a dû décider de l’emplacement du château. Il est très difficile de dater l’aile ouest car ce bâtiment est en cours de rénovation. Le donjon ou tour de l’escalier était à l’origine plus haute de 2 mètres environ. Des documents précisent qu’il a été arasé en 1793 par une bande révolutionnaire, menée par un détachement de Conventionnels qui revenaient du siège de Lyon. L’intérieur du château fut aménagé en fonction des habitants qui s’y sont succédés mais il garde encore de belles traces du passé.
Le blason des Lyonneton « De gueules au lion d’or tenant dans sa patte dextre une épée haute d’argent ». Ce blason est gravé dans la pierre au fronton du portail. Le lion fait allusion au nom patronymique et l’épée représente la valeur brillante de la lignée sur les champs de bataille et leur anoblissement.