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Récit d’Augusta Paya

Je suis née à Chave à Lemps le 20 janvier 1920. J’avais une sœur qui avait 11 ans et demi.

J’ai commencé l’école vers 5-6 ans. Je prenais la route de Lemps à pied avec des sabots, une bonne heure par tous les temps. L’école était tenue par 3 religieuses. J’avais quelques compagnons, Marcel Jacouton qui était l’oncle de Louis Jacouton, ensuite la famille Chareyron, 2 garçons et 2 filles. Par la suite, je les ai laissé tomber, ils étaient toujours en retard. Quand j’entrais dans cette maison, 4 bols sur la table avec des bouts de pain et un seul morceau de sucre. Sur la braise du feu, une grande casserole de lait qui souvent prenait le large, c’était la panique.

J’arrivais à l’école toujours de bonne heure, cela ne m’était pas bénéfique. Bonjour Augusta ! Vous voudrez bien éclairer le poêle, papier, brindilles, bois, charbon et enlever la cendre. Tout était chaud quand les retardataires arrivaient.

Les 3 religieuses se nommaient : sœur Marie Prés, très autoritaire, sœur Cécile Béolet qui s’intéressait surtout à ce qu’il se passait dans les familles et enfin sœur Marguerite Tirmigneux, un peu plus souple.

La journée commençait par la prière du matin, enfin la dernière avant le départ vers 4 heures. Le mercredi matin, nous avions la messe des enfants qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte, un froid glacial, église non chauffée, mais tout cela faisait parti de l’emploi du temps. J’avais le bonheur d’avoir mes grands-parents paternel, famille Lubac, qui habitaient la propriété de Lacheisserie chez qui je mangeais le midi.

Mais coup de tonnerre, l’année 1929, j’avais 9 ans, mes grands-parents âgés et malades ont dû quitter Lemps. Je me suis retrouvée à manger à l’école comme les copains, menu : œufs cuits durs, tranche de saucisson, figues sèches en plus une gâterie de maman, chocolat au lait.

J’ai quitté l’école vers 13 ans après avoir passé un certificat d’études qui ne servait à rien. Ma sœur était sur le point de quitter le nid, je n’étais pas très emballée du changement mais il fallait obéir.

Mme Carcel était institutrice à l’école publique. Nous la voyions tous les jours. Elle venait chercher le lait à la ferme chez mon grand-père. C’est elle qui aurait voulu me faire changer de direction.

En quelques mots, voilà le début de la vie d’une petite fille qui somme toute aurait pu être bien différente.


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